Livre audio du mois – L’écume des jours

Dans un univers mêlant quotidien et onirisme, ce premier roman conte les aventures de Colin, de Chick, d’Alise et de la belle Chloé. Deux histoires d’amour s’entremêlent : Colin est un jeune homme élégant, rentier, qui met fin à son célibat en épousant Chloé, rencontrée à une fête, tandis que son ami Chick, fanatique transi du philosophe vedette Jean-Sol Partre, entretient une relation avec Alise. Tout irait pour le mieux sans les forces conjuguées de la maladie (Chloé est victime d’un « nénuphar » qui lui dévore le poumon) et du consumérisme (Chick consume ses ressources dans sa passion pour Jean-Paul Sartre) qui s’acharnent sur les quatre amis. La plume alerte de Boris Vian, qui multiplie les néologismes poétiques et les jeux de mots (le pianocktail, le biglemoi, les doublezons…) semble le faire par politesse, car sous ses dehors de roman d’amour pour éternels adolescents, l’Ecume des Jours est un piège qui étouffe petit à petit le lecteur et les personnages. A l’image de la maladie de Chloé qui s’étend, la légèreté et l’innocence qui ouvrent le roman sont progressivement contaminées par le drame. 

Résumé de www.babelio.com

Narrateur : Arthur H – Durée : 6 h 53 min

Dans le billet consacré au livre audio Du côté de chez Swann, j’évoquais un autre « classique » que je n’avais pas apprécié, et bien le voilà….

Pourtant, un classique, présenté comme un conte surréaliste, raconté par Arthur H, a priori, ça a de la gueule!

Et le résultat est … catastrophique!

C’est simple, j’ai encore une fois lutté pour aller au bout… mais cette fois-ci, c’est le narrateur qui m’a vraiment posé problème.

Ça ne marche pas du tout….

Pourtant, la voix si caractéristique d’Arthur H pourrait totalement se prêter à cet univers surréaliste (et c’est vraiment ce qui m’intéressait a priori), mais le problème n’est pas sa voix, c’est son interprétation.

J’ai eu constamment l’impression qu’Arthur H n’arriverait pas au bout de chaque phrase, voire de chaque mot, il donne l’impression de lutter pour que les mots sortent de sa bouche et que cet effort lui coûte du souffle.

Ça donne un récit haché et saccadé, pas du tout fluide.

De plus, sa manière de raconter est assez ennuyeuse, monotone, peu expressive et manquant de rythme (pour créer artificiellement du rythme, j’ai dû procéder à une écoute à vitesse x1,5, ce que je ne fais jamais pour les livres audio).

Partant de ce constat, mon ressenti sur l’œuvre de base est forcément  biaisé.

Car justement on sent que l’œuvre de Boris Vian a son propre univers et qu’il doit y avoir un côté poétique, voire même musical dans l’écriture, mais de fait, ça n’a pas fonctionné pour moi…

Au niveau de l’histoire déjà, j’ai eu beaucoup de mal à m’immerger dans un récit qui m’a semblé absurde, sans queue ni tête.

Les protagonistes évoluent dans un environnement fictif, inspiré d’une ambiance rappelant la Louisiane (marécageux, humide, poisseux, dans un univers Jazzy) qui ne respecte aucun code réel connu, du moins explicitement.

C’est plutôt un point qui avait tout pour me séduire.

Mais à l’écoute et dans les faits, ça ressemble surtout à un exercice de style qui se passe dans un univers qui ne me parle pas, une succession de tableaux, de scènes surréalistes, de phrases sans réel sens, le tout poussé à l’extrême (et pourtant je ne cherche pas forcément le réalisme dans mes lectures/écoutes).

Alors c’est surtout vrai pour le début de l’histoire, qui m’a vraiment laissé de marbre, voire m’a copieusement ennuyé….

Mais au fur et à mesure, j’ai senti que le propos s’épaississait avec un approche de plus en plus satyrique de la société et de l’hypocrisie qui y régnait.

Même si cela n’a pas suffit à sauver mon expérience globale…

En conclusion, si vous êtes vraiment fan de tout ce que fait Arthur H, vous pourrez peut-être apprécier cette œuvre.

Sinon, je vous conseille de passer votre chemin et de tenter sa découverte sous le format d’un livre classique.

Car bien entendu, comme d’habitude, si le principe des livres audio ne vous plait pas (ou que vous craignez de pas adhérer à la lecture de quelqu’un d’autre, comme moi dans ce cas précis), pas de problème, c’est bien évidemment également disponible en livre papier.

En tout cas, c’est ce que je vais certainement faire car c’est un exemple typique d’une narration qui me donne l’impression d’être passé complètement à côté d’une œuvre.

Et vous alors, vous l’avez écouté/lu ? qu’en avez-vous pensé ?

A propos de NiKo 68 Articles
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2 Comments

  1. C’est un livre que j’ai découvert à l’adolescence, et qui m’a profondément marqué. J’ai lu par la suite tout ce qu’a écrit Boris Vian, et son style m’a impressionné à jamais.
    Maintenant, je pense que certaines choses ont mal vieilli, notamment niveau sexisme et homophobie, à remettre dans le contexte de l’époque. N’empêche, je lui garde une reconnaissance éternelle pour m’avoir ouvert le monde du surréalisme.
    Il restera toujours un de mes maîtres à penser (à écrire, plutôt).
    La plupart des adaptations de ses oeuvres ont été ratées, et d’après ce que tu racontes, ce livre audio ne fait pas exception ! 🙂

    • J’ai eu plusieurs retours sur ce billet et tous faisaient référence à une lecture adolescente qui les avait beaucoup marqués, comme toi. Je pense que ça joue aussi et j’ai l’impression qu’à cet âge, ça m’aurait certainement bcp plu, mais que je le découvre peut-être étant trop âgé…
      Et effectivement cette adaptation ne déroge pas à la règle…

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