Hellfest 2022 : une sacrée fête d’annHELLversaire – Part 2

2nde édition : 23 au 26 juin

Trois jours de pause n’auront pas été de trop pour récupérer du premier weekend. Le moment rêvé pour notre fine équipe de découvrir enfin la petite cité de Clisson, son château, ses ruelles moyenâgeuses et son architecture toscane qui dénote (avec bonheur) dans la région.


L’occasion également de constater à quel point le festival est profondément intégré dans la vie locale. Du magasin de fringues à la librairie-presse, en passant par le salon de toilettage pour chiens, toute la ville se met aux couleurs du Hellfest, à grand renfort de guitares électriques, d’affiches et autres objets divers exposés dans les vitrines.


Beaucoup de festivaliers ont manifestement eu la même idée que nous et déambulent dans les rues, s’arrêtant souvent pour profiter des concerts organisés devant tel bar ou tel restaurant. En revanche, ici, pas de décibels crachés jusqu’au bout de la nuit : les amplis sont éteints dès 22 heures et Clisson retrouve le calme, au moins jusqu’au lendemain.


Il est alors temps de rembrayer avec la musique puisque le festival reprend de plus belle avec sa seconde édition du 23 au 26 juin.


Jeudi 23 juin :

Je disais que trois jours n’avaient pas été de trop pour récupérer. De retour sur le site, je réalise en réalité qu’ils n’ont pas été assez.

J’accuse brutalement la fatigue après le premier concert auquel j’assiste : Lili Refrain, une artiste qui, malgré des incidents techniques dès son second titre qui en auraient tétanisé plus d’un (problème sur l’ampli guitare finalement réglé par un technicien pendant le déroulement du show), embarque, tout en fraîcheur, son auditoire dans un trip ambient et lumineux, de très belle facture.

Je déclare forfait dès les première minutes du set de Los Disidentes Del Sucio Motel et quitte la Valley. Il faut absolument que je me pose quelque part « au calme ».

Je m’allonge sur la vaste pelouse, un peu en retrait des main stages, alors que Thunder est en train de jouer. Il paraît que les gaillards pratiquent un hard rock très sympathique. Je les crois sur parole, car, à vrai dire, je n’en saurais rien, vu que je me réveille une heure plus tard devant un tout autre groupe, The Last Internationale, alors en train de conclure sa prestation.

Autant dire que je n’ai pas non plus grand-chose à raconter sur ce dernier groupe. Ce sera (peut-être) pour une autre fois.

Ce moment sera finalement assez emblématique de la journée : hormis quelques exceptions, je ne retiens pas grand-chose des prestations de Slomosa, Solstafir et même de Septicflesh, que j’attendais pourtant avec impatience, leur death metal orchestral pouvant s’avérer extrêmement puissant et efficace en live. Est-ce les nombreux samples, le son un peu brouillon de ma place, mon état de fatigue ou les trois, toujours est-il que cela me passe au dessus de la tête.


Je retiendrais toutefois deux excellentes prestations qui auront réussi à bien me réveiller comme il faut :

Zeal & Ardor m’avait été chaudement recommandé par Niko qui avait été bluffé lors leur précédente venue en 2018.

Et il a plus que bien fait. Le mélange de negro spirituals et de black metal concocté par cette formation suisse décroche les mâchoires sous la Temple. Incroyable ! Le public est en feu et en redemande encore à la fin. Mon coup de cœur de la journée (et ce n’est pas un mince exploit, vu mon état).


Dans un registre musical et visuel aux antipodes de Zeal & Ardor, le néofolk ambient de Wardruna m’embarque jusqu’à 2h du matin dans un voyage envoûtant vers les contrées nordiques. Le concert parfait pour finir cette première journée en douceur.


Vendredi 24 juin :

Journée particulière puisque, si la température est retombée à un niveau supportable, la pluie s’abat désormais sur les festivaliers pour ne se calmer qu’en fin de soirée. Trop tard, les abords de la Valley notamment ne sont plus qu’un champ de boue. Il valait mieux avoir prévu les ponchos et les pompes tout terrain.

Ma révélation « jeune espoir » revient définitivement à Pogo Car Crash Control. Cette formation m’avait bien tapé dans l’oeil (et les oreilles) lorsque je l’avais découverte au Hellfest From Home. J’étais donc impatient de les voir dans les conditions d’un vrai live, avec le public.

Promesse largement tenue. Quelle fraîcheur, quelle énergie sur scène, quels musiciens ! Ils ont littéralement embrasé l’auditoire qui s’était pressé en masse sur la Warzone pour les voir. On se retrouve emporté par ces personnalités solaires, humbles et manifestement ravies d’être là. Un groupe attachant qu’on a définitivement envie d’aimer.

Photo de notre copain Manu, venu nous rejoindre une journée


L’autre grand moment attendu de ce vendredi est le concert de Nine Inch Nails. Fort heureusement, et contrairement à la prestation de Ministry un peu plus tôt, il ne pleut plus, ce qui permet d’apprécier à sa juste valeur un show magistral où plusieurs classiques se succèdent, dont pas moins de sept titres issus de « The Downward Spiral » sur les vingt morceaux joués. La scénographie est sobre mais le concert d’une efficacité imparable, le metal electro indus de Trent Reznor étant particulièrement mis en valeur par un son titanesque. NIN est définitivement une expérience à vivre en live.


Samedi 25 juin :

Le temps s’améliore considérablement avec le retour du soleil, malgré quelques épisodes pluvieux dans la journée.

Il ne faut pas être délicat si l’on veut accéder à la Valley dont les abords sont désormais un champ de boue. Ça tombe bien : l’essentiel des concerts qui m’intéresse aujourd’hui ont lieu sur la Temple… et sur la Valley : Hallas, Arcturus, Villagers of Ioannina City, Igorrr, Monkey3, mais aussi et surtout Kadavar et Converge/Chelsea Wolfe.

Kadavar ? Un concert de folie. Trois gars échappés des 7O’s, un son de tueur et roulez jeunesse. Le batteur, au crâne désormais rasé, moustache de compét’ et tunique en lamé, a une frappe impressionnante, le bassiste, tout en chapeau, boots et chemise vintage, se contorsionne comme une liane et le guitariste chanteur au look de Barry Gibb (à la grande époque des Bee Gees) balance ses riffs imparables. L’ambiance est délirante, l’énergie déployée incroyable. Un énorme concert de rock’n roll qui se conclut par un « Helter Skelter » de folie. Génial.

Je décide de camper sur place pour assister au concert de Converge : Bloodmoon, la collaboration entre le groupe de hardcore américain et Chelsea Wolfe pour un résultat post metal/postcore de très belle allure.

Les éclairages sont splendides et participent pleinement à l’atmosphère unique de ce concert, donnant parfois l’impression que Chelsea Wolfe évolue dans un film de Dario Argento (période « Inferno »). Dommage que la chanteuse reste relativement effacée par rapport aux membres de Converge et que sa voix soit parfois un peu retrait, surtout en début de concert. Il est vrai que ses acolytes bouffent littéralement la scène et que les titres sont d’une puissance redoutable. Le morceau final « Blood Moon » s’avère à cet égard totalement dantesque en live. Un excellent concert qui ne me fait nullement regretter d’avoir fait l’impasse sur les Guns n’ Roses.


Dimanche 26 juin :

Septième et dernière journée de ce marathon de musique. La fatigue est franchement bien installée à présent. J’assiste à moins de concerts et profite un peu plus du site que les jours précédents.

L’occasion d’admirer les nouveautés « déco » dont le Festival gratifie les festivaliers à chaque édition. Cette année, plusieurs créations ont pris leur place sur le site : des vitraux tout le long de l’allée menant à la cathédrale du Hellfest, représentant des artistes défunts (Ronnie James Dio, Vinnie Paul, Joey Jordison,…), un gigantesque corbeau en acier perché en bordure du Kingdom Of Muscadet et du Hell’s Food Court, une charte graphique revue pour les stands de nourriture, etc…..

La mise en place de quatre grandes tours au look très « Seigneur des Anneaux », plus discrète mais fort utile, permet d’assurer désormais une bien meilleure diffusion du son des mainstages.

L’évolution la plus notable de cette année est toutefois visible sur la Warzone. Le mémorial érigé en 2016 en hommage à Lemmy Kilmister, fondateur du groupe Motörhead commençait à s’abîmer sérieusement. Ce mémorial est remplacé à présent par une statue géante du bassiste, créée par l’artiste Caroline Brisset, dans laquelle une partie des cendres de l’artiste sont enchâssées.

Une commémoration en présence des membres du groupe, Phil Campbell et Mikkey Dee, et de la sculptrice, diffusée sur les écrans géants des mainstages a d’ailleurs lieu le 23 juin sur le site.

La musique n’est toutefois pas oubliée !

L’occasion est en effet trop belle de découvrir Midnight, un trio de black’n roll encapuchonné et… déchaîné ne ménageant pas ses efforts pour énergiser un auditoire qui le lui rend bien.

Côté déguisement, les fidèles de la Temple sont également gâtés avec Cult Of Fire, un groupe de black tchèque qui déroule un concert sous forme de messe, avec un décorum spectaculaire et des costumes somptueux évoquant les croyances hindoues (dans laquelle la formation puise essentiellement son concept) et… le Conan le Barbare de John Milius.

Le rendu est magnifique, quoiqu’un peu trop statique à mon goût, les musiciens étant masqués et ayant une gestuelle volontairement réduite. Certains riffs n’en restent pas moins très efficaces et je passe un très bon moment.

La vraie surprise rafraîchissante du jour est le concert de Cosse sur la Hell Stage, située en plein milieu du Hell City Square. Ce groupe de post-noise dans lequel officie Lola Frichet, bassiste de Pogo Car Crash Control est là pour se faire plaisir et cela se ressent. Les compos, sophistiquées, sont accrocheuses et enluminées par le son travaillé des guitares. Une parenthèse enchantée et tripante baignée dans la magnifique lumière de cette fin de journée.

Je me rends vers les mainstages, déjà prises d’assaut par une foule énorme venue assister au concert de Metallica. Je traverse tant bien que mal un mur compact de spectateurs déjà positionnés sur les hauteurs, pour accéder à la zone pavée proche de la scène où la foule est paradoxalement plus « clairsemée » et l’air respirable.

L’astuce m’avait été donnée par Niko suite au concert des Guns la veille où le même phénomène s’était produit. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le public de ces gros groupes est, de manière générale, relativement statique, même si la place est libre devant, d’où l’existence de « poches » où l’on peut facilement circuler, pour peu que l’on arrive à « percer la croûte » des derniers rangs.

Je constate également un état d’esprit différent autour de moi. Des gens se prennent la tête pour défendre leur bout de pré carré qu’ils occupent depuis deux heures et s’échauffent dès que quelqu’un leur passe devant. Ouais… C’est un festival, hein, quand même. Je conseille dans ce cas aux personnes un peu trop fébriles de privilégier les concerts où l’on réserve sa place, c’est meilleur pour le coeur.

Le groupe assure le show. James Hetfield est souriant, affable, ainsi que ses compères. C’est hyper pro, carré, efficace, rien à dire de plus.


EN GUISE DE CONCLUSION

Le Festival de l’Enfer n’aura jamais aussi bien porté son nom que cette année : sept jours de musique quasiment non stop, un rythme soutenu dans des conditions météo parfois compliquées… De la résistance physique , une gestion adaptée des journées et un minimum de repos étaient indispensables pour vivre cet évènement unique dans de bonnes conditions.

Événement unique et donc historique, puisque les organisateurs ont d’ores et déjà indiqué que la prochaine édition reviendrait au format standard de trois jours.

Bref, nous sommes épuisés mais heureux, prêts à vous donner rendez-vous pour l’édition 2023 !

Le 1er week-end du Hellfest 2022 de Marius

  • Mon Top concerts
  1. Kadavar
  2. Solstafir
  3. Earth
  4. Zeal & Ardor
  5. Hällas
  • Révélation / découverte / coup de cœur du festival

La rencontre avec plein de photographes au grand cœur !!!! Jaime, Bruno, Vincent et Jack !!!.

  • Déception / le coup de gueule du festival

Wardruna !!! Merde !! Poireauter aussi longtemps pour avoir un groupe au fond de la scène !!! 

Des navettes à l’Est, bordel!!!!



Le 1er week-end du Hellfest 2022 de Niko

  • Mon top concerts
  1. Nine Inch Nails !!!!!!
  2. Zeal & Ardor
  3. Pogo Car Crash Control
  4. Converge
  5. Jerry Cantrell
  • Révélation / découverte / coup de cœur du festival

Avoir pris le temps de visiter Clisson pour la première fois depuis 5 ans.

Avoir croisé les copains de road to Hellfest et de Killer on the Loose

  • Déception / le coup de gueule du festival

Guns ‘N Roses (avec le recul, c’était quand même pas top…)



Retrouvez nos impressions dans le traditionnel débriefing en podcast :

Et cette année, pour vous permettre de suivre en quasi direct l’expérience de l’EntrePod au Hellfest, nous avons mis en place un JT quotidien (alors c’est un peu « décalé », on ne va pas vous mentir sur la marchandise)

Si vous avez raté les éditions (ou que vous voulez les revoir), les voici en replay !

JT du 23 juin 2022
JT du 25 juin 2022
JT du 26 juin 2022


Et notre clip vidéo en souvenir de cette édition !

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