Grim Fandango, venez faire un tour au pays des morts

Et si je m’inspirais de la rubrique de Ludo, pour à mon tour présenter une œuvre du passé qui m’a marqué ?

Mais je ne vais pas trop empiéter sur ses plates-bandes de cinéphile puisque je vais vous présenter Grim Fandango, un jeu vidéo sorti en 1998 sur PC, issu de l’écurie LucasArts (désormais LucasFilm Games).

Grim Fandango est considéré comme un jeu culte, mais n’est finalement pas si connu que ça, certainement car il est arrivé après l’âge d’or des jeux « point and click » (la série des Monkey IslandManiac Mansion: Day of the Tentacle, etc.) et surtout parce qu’il a opéré un important virage dans ce type de jeu en évoluant dans un environnement 3D (le personnage évolue en 3 dimensions dans un décor qui reste fixe), nouveauté à l’époque.

Pour moi, il a le statut de jeu culte grâce dans son univers de film noir, son scénario, sa direction artistique cinématographique, son ambiance, sa musique, son humour assez flegmatique et sa VF vraiment bonne.

Bref, j’aime beaucoup ce jeu ! L’un de mes tatouages est d’ailleurs une adaptation du personnage principal, Manny Calavera, et l’illustration de cet article est mon fond d’écran depuis des années.

Si j’ai toujours les CD d’origine (car ça tenait sur 2 CD à l’époque), j’y ai beaucoup joué aux alentours des années 2000 mais c’est à l’occasion du remaster de 2015 que j’ai relancé récemment le jeu, sur Switch (mais il est disponible sur toutes les plateformes)

Illustration originale du jeu

La question qui se pose aujourd’hui, c’est : « OK c’était certainement très bien en 1998, mais est-ce un bon jeu en 2021?« 

Mais Grim Fandango, de quoi ça parle ?

On incarne Manuel « Manny » Calavera, une sorte de VRP de prestations post mortem.

Ainsi au début du jeu, on découvre son quotidien qui consiste à recevoir des personnes fraichement décédées pour leur proposer différentes offres de vie après la mort à travers le pays des morts, selon les actions qu’elles ont pu réaliser de leur vivant.

Bien sûr, plus on a été vertueux, plus on peut bénéficier d’une offre haut de gamme jusqu’au Saint Graal : un ticket pour le 9 express. Pour les moins exemplaires, une simple canne les accompagnera pour réaliser leur périple dans le pays des morts.

Mais voilà, toute cette mécanique bureaucratique d’apparence bien rôdée et équitable semble en fait révéler un complot et une importante corruption qui laisse apparaitre que, dans l’au-delà comme sur terre, ce ne sont pas les plus honnêtes qui sont les mieux récompensés.

Manny va se rendre compte de cette dérive en constatant qu’il a toujours des clients de second choix, quand son collègue Domino, lui n’a que des clients de prestige.

C’est lorsqu’une cliente, Mercedes ou Méché, ayant une eu vie exemplaire se retrouve avec une offre clairement en deçà de son statut qu’il remet en doute tout l’univers dans lequel il vit, et cela va constituer le premier pas vers le chemin qu’il va entreprendre à travers tout le pays des morts pour tenter de renverser ceux qui tirent les ficelles.

Cette aventure va l’amener à rencontrer et à travailler avec des démons, des révolutionnaires, à devenir responsable d’un club de jeu, à être capitaine d’un paquebot, à se retrouver dans un repaire secret sur une ile, au fond de la mer, etc.

Le tout avec une ambiance inspirée des film noirs, des polars, avec les décors et la musique adaptés.

Chaque phase du voyage se déroule dans un lieu différent s’écoule sur une année.

Un vrai voyage et une super aventure avec de nombreux protagonistes.

On pourrait se demander, où est le challenge ? Que risque-t-on puisqu’on est déjà au pays des morts? Il n’y a pas de risque plus élevé a priori.

Eh bien si ! car même au pays des morts il y a une issue fatale qui peut survenir, quand on se fait « germer », c’est à dire que les armes ne tirent pas des balles mais des graines de plantes à fleurs qui transforment un squelette « vivant » en compost pour parterre fleuri.

C’est assez poétique je trouve.

Le cabinet du médecin légiste est plutôt gai

Donc bien sûr, on peut mourir définitivement, mais ça n’est pas là que se situe l’intérêt du jeu, ni le challenge.

Il s’agit d’une évolution du Point and click, donc c’est plutôt un jeu d’énigmes, qui consiste à savoir chercher, se triturer les méninges pour identifier quel objet ou enchainement d’actions va pouvoir nous faire progresser.

Il y a aussi de nombreuses phases de dialogues qui nous permettent d’en apprendre plus sur le pays des morts et ses habitants.

Pour info : le jeu peut être joué à la manette en faisant évoluer nous-même le personnage ou en mode Point and click et en cliquant sur un des endroits dans le décors et Manny s’y déplace tout seul.

On peut donc récupérer différents objets au cours du jeu qu’on stocke dans un inventaire (notre veste) qui nous suit partout, et les faire interagir avec des éléments du décors.

Alors… c’est là que ça pique un peu.

C’est parfois horriblement (voire inutilement) tiré par les cheveux, et j’ai dû quelques fois aller chercher des aides sur le web car après plusieurs dizaines de passages au peigne fin de chaque pièce et d’allers-retours entre les différents endroits, la patience me faisait défaut.

Car la difficulté c’est que les énigmes ne résolvent pas dans une unité de temps, ni même de lieu.

Et savoir qu’il faut [SPOILER] aller chercher de l’eau de vaisselle sale, pour la mélanger avec du rhum dans un sous marin qui sert de salon de tatouage pour rendre un marin malade pour qu’on puisse prendre sa place à bord du bateau, ça n’a rien d’évident.

Et le jeu n’offre pas toujours d’indices (ou alors vraiment cryptiques dans les dialogues).

Alors oui, c’est bien de réfléchir à résoudre des énigmes mais il faut qu’à la fin on ait compris comment on a fait. Parfois, ça relève du simple coup de bol (de mon point de vue)

Et clairement ce type de mécanique de gameplay en 2021, c’est assez rugueux et parfois contre-productif je trouve.

D’autant que les commandes à la manette n’ont pas été revues pour la remasterisation et qu’elles sont parfois énervantes car (comme dirait Perceval) ça change dès qu’on tourne. On se retrouve donc parfois à tourner en rond, à passer d’un tableau à l’autre sans le vouloir, en revenant immédiatement dans le tableau qu’on vient de quitter. Rageant.

En conclusion : Est-ce que je le conseillerais ? Pas sûr (mais en fait oui quand même)

Si vous ne connaissez pas le jeu, il faut juste savoir qu’il ne correspond pas aux codes actuels des jeux vidéo.

Mes enfants, du genre à refaire Zelda, Breathe of the wild 4 fois (et assez « complétistes » dans leurs jeux, à aimer avoir tout et passer du temps à se prendre la tête pour passer un niveau) ont abandonné malgré l’intérêt qu’ils avaient pour le jeu, ils l’ont trouvé trop difficile, à la fois dans les énigmes, mais aussi dans la maniabilité.

Mais pour l’ambiance, je vous invite quand même à suivre le titre s’il devait être en promo car il se peut que vous y preniez goût.

En effet, malgré les défauts (ou en tout cas les réserves) évoqués plus haut, j’ai tout de même adoré me replonger dans la peau (ou plutôt les os) de Manny Calavera.

J’aurais juste préféré que le remaster soit un peu plus que cosmétique.

Si je devais résumer en quelques mots : Ambiance et histoire toujours top, graphismes améliorés (enfin le strict minimum) mais les mécaniques de jeu ont sacrément vieilli.

Remasterisation mais pas de grande révolution

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