Superhéros – Hélène

Lors de notre épisode 31 avec Rebecca Armstrong, j’avais présenté les « nouveaux acteurs » apparus dans l’univers des podcasts francophones, dont Binge Audio.

Jusqu’à présent, si je trouve qu’ils font du contenu de qualité (No Game, No Ciné, No Fun, un épisode et j’arrête), je n’avais pas réellement trouvé de différence avec ce que je peux trouver dans les podcasts francophones depuis des années.

Mais, force est de reconnaître qu’à l’écoute de la première collection de la série Superhéros, mon opinion tend à évoluer puisque j’y ai trouvé un format pas tout à fait podcast, pas tout à fait saga mp3, mais un hybride entre les deux, qui peut se rapprocher de ce qu’on trouve à la radio, mais sans y être tout à fait non plus.

Superhéros, est un podcast de type documentaire proposé par Julien Cernobori et qui a été mis en ligne à partir du 9 janvier 2017, à raison d’un épisode par jour pour créer l’attente et donner un aspect feuilletonnant.

Avec Superhéros, Julien Cernobori, un journaliste (et anthropologue de formation) entre dans la vie d’une personne et l’incite à se confier à son micro :

Superhéros est pour moi l’occasion unique de passer du temps long avec une personne, de m’intéresser à elle, et de pouvoir reconstruire une histoire en même temps qu’une relation spéciale. J’ai eu sur cette série une grande liberté pour construire le récit, et explorer des formats. 

Ainsi, en s’appuyant sur des personnes apparemment « ordinaires », il en fait ressortir des parcours extraordinaires.

C’est du moins ce que j’ai pu apprécier pour la première collection : on écoute l’histoire d’Hélène, quadra enjouée, avec une vie riche d’expériences diverses et variées, comme tout un chacun a priori.

Pourtant, la vie d’Hélène est particulière, on pourrait presque croire que c’est une fiction et c’est cela qu’on découvre au long des 12 épisodes d’une durée de 6 à 12 minutes chacun.

Les entretiens ont été réalisés sur plusieurs mois dans la cuisine d’Hélène, conférant au projet un aspect intime, sans jamais tomber dans le voyeurisme, malgré quelques passages durs, voire bouleversants selon la sensibilité de l’auditeur.

Malgré tous les problèmes qu’elle a pu rencontrer (et avec lesquels elle doit continuer de lutter pour certains), Hélène est positive et sa bonne humeur, tout comme son optimisme, sont communicatifs.

Sans trop en dévoiler, Hélène a eu un staphylocoque à l’âge de 5 ans et avec le recul, cet événement va avoir des conséquences sur le reste de sa vie qu’elle nous raconte allant de bouleversements en révélations (santé, famille, relations, etc.).

On a tous plus ou moins peur (pour nous ou pour nos proches) de la mort, de la maladie, d’avoir des conflits et des soucis avec nos familles, etc. Et ce récit, court mais terriblement dense, permet de prendre du recul, d’être inspirant face à des situations semblables ou approchantes et de réfléchir sur nous-même et sur nos rapports avec les autres.

Et surtout, c’est captivant !

Le rythme, le propos, la mise en scène, tout est juste pour nous attraper dès les premières minutes et nous maintenir en haleine jusqu’à la fin.

D’ailleurs, les épisodes sont découpés de manière très maline, débutant par les derniers propos de l’épisode précédant et se terminant sur une phrase d’Hélène suffisamment mystérieuse pour que l’auditeur se dise : « qu’est-ce qu’il va encore lui arriver? » et enchaîne sur le suivant (maintenant qu’ils sont tous disponibles).

Chaque épisode a un titre assez évocateur sur la thématique qui lui est propre et dispose d’une illustration visuelle qui  lui correspond également (exemples ci-dessous).

A cela s’ajoutent un prologue et un épilogue qui donnent à l’ensemble un aspect très cohérent.

Je n’ai pas encore évoqué la musique de François Clos, qui illustre parfaitement les épisodes, et dont l’apparition apporte une tension, un suspense ajoutant à l’immersion car en décalage avec la légèreté de la voix d’Hélène.

Au moment du prologue, j’ai eu un doute : la voix de Julien Cernobori est assez neutre voire morne à mes oreilles et je ne me voyais pas écouter cela sur la durée. Mais finalement au cours des épisodes, il n’intervient que très rarement, principalement pour relancer ou faire une transition bien vue et laissant la parole à Hélène, qui justement compense en étant pleine de vie et dynamique.

A la fin de l’écoute, on a envie de rencontrer cette Hélène, anonyme, sans « grand » destin mais avec un destin qui force le respect et qui parait tellement sympathique, courageuse, familière même, après l’avoir écoutée se confier à nous pendant ces 12 épisodes.

Normalement, la nouvelle collection de Superhéros, devait sortir le 21 mars (mais je ne l’ai pas vue passer à ce jour) et sera consacrée à une vie de péripéties et de grand reportage.


Pour vous en rendre compte par vous-même :

Le prologue

La playlist de tous les épisodes sur Soundcloud :


Pour plus d’info :
Binge audio

Et c’est disponible sur les habituelles plateformes d’accès aux podcasts sur vos smartphones, tablettes et ordinateurs de bureau.

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