Marius
Tout a commencé quand, à force d’entendre Niko le chef dire « houhaaa le Hellfest ceci, le Hellfest cela et le Hellfest et le Hellfest et encore le Hellfest…. »
Donc lassé de tout
ça, je me suis décidé à partir avec Niko et Mr Lulu qui visiblement avait été
touché aussi par ce satané virus qu’est le Hellfest.
Donc pour leur faire plaisir, je prenais la route avec eux mi juin pour ce festival qui, je dois le dire, marquera au plus profond de moi ma vie de photographe!
Alors premier jour de Hellfest, tout le monde est content, tout le monde est gentil mais je suis là pour les photos moi monsieur!!! et après quelques scènes plus petites mais déjà très grandes, je décide du haut de mes 2h de festival de braver LA MAINSTAGE!!!!!
Oui monsieur, oui madame! pas peur le Marius!
J’arrive devant le tableau des entrées photographes: « Steven Wilson » écrit très disgracieusement…
Bon, si ils ont écrit comme ça, c’est que cela doit pas être terrible!!!
J’attends la fin du concert en cours MAINSTAGE 1 pour être lancé comme un guépard ! que dis-je? un puma voire un petit chat!!!!!
Sur la MAINSTAGE 2 j’arrive, le type qui doit être le leader, tout frêle genre 35 piges, fait des trucs bizarres avec ses mains, style incantations …. nul quoi!
J’avais raison! j’ai bien attendu pour pas grand chose, mais je suis là, y’a plein de monde derrière les barrières, ils ont vraiment rien à foutre d’autre!!!!
Les deux morceaux autorisés se finissent, je suis éjecté très gentiment par le service d’ordre du Hellfest et m’en vais courir les autres scènes du festival jusqu’à point d’heure.
Je le répète je suis là pour ça: faire des photos pour l’EntrePod!!!!
Deuxième jour: en route pour cette deuxième journée Mr Niko parle d’un type qu’ils ont vu hier : Steven Wilson….
Steven Wilson c’est qui? Dis-je, ayant déjà oublié l’avoir photographié la veille!
Et là Nico le chef met sur son Ipod le titre « Vermillioncore »…
Et dès les premières notes:
Moi: « C’est quoi qui passe? »
Les deux autres en chœur : « C’EST STEVEN WILSON! »
Moi : « mais c’est terrible comme morceau !! »
Eux: « bah, tu as fait les photos hier!!!! »
Moi : « quoi!!!! c’est ça, Steven Wilson??!!! »
Eux: « ho le naze hey !!! il a pris des photos sans écouter la musique!!! »
Moi: « Damnation!!! mais c’est énorme! grandiose!! et je suis passé à coté de ça!!!! »
En fait, c’est la première fois que je tombe dingue après coup d’un artiste que j’ai photographié sans le savoir, sans stress!!
Je l’avais devant moi, à portée d’objectif et surtout sans savoir que sa musique me suivrait jusqu’à ce jour où j’écris ces lignes!
C’est un peu comme si un type avait assisté à un concert de Frank Zappa sans avoir pris le temps d’écouter sa musique et de découvrir après coup l’ampleur de la musique Zappaienne!!!!
Donc, quand sur le dernier EntrePod de Décembre, Niko le chef me dit: « qui c’est qui vient avec moi à Caen le 27 Janvier? » en me regardant d’un style légèrement au courant d’un truc mais qui veut pas lâcher le morceau.
Moi : « heuuu pourquoi? »
Lui: « y’a Steven Wilson qui passe!!!!! »
Moi: « non c’est pas possible! yes je viens !!!! »
Ma femme Anne toujours prête à me ramener sur terre: « on sera aux sports d’hiver… »
Moi: « AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh ! on annule! »
Elle : « non »
Moi : « si »
Elle : « on sera sur la route du retour, mais pas rentrés à temps… »
Moi: « si on part à 5h du mat’, 450 bornes, ça se fait tout seul!!!! »
Bon, nous voila rentrés à temps et à 17h, Niko le chef et Marius le photographe, qui a eu une accréditation de Drouot Productions, sont en route pour Caen pour voir pour la deuxième fois Mr Wilson sur Scène et là, je souhaite à tout le monde de voir un tel concert.
Bon OK, je l’encense mais c’était 2h30 de pur plaisir, tout est millimétré, les morceaux s’enchainent les uns après les autres avec une fluidité et jamais le temps ne se fait sentir dans un Cargö où la totalité des spectateurs, tous acquis à la cause du britannique, repartiront avec un sourire au coin des lèvres!!
Et nous, un très agréable moment avec une seule envie : revoir un jour Steven Wilson en concert!!
Niko
Alors que rajouter à la description du concert faite par Marius?
Peut-être 2-3 points…? 😉
Plus sérieusement, il vous est déjà arrivé de vivre une expérience durant laquelle vous avez l’impression que le temps est suspendu, que vous pourriez rester dans cet état pendant des heures et des heures, de manière un peu hypnotique?
C’est globalement ce que j’ai ressenti en ce 27 janvier dans la salle du Cargö de Caen.
Sans entrer dans les détails, j’avais failli ne pas y aller et j’ai pris ma place au dernier moment (quand Marius m’a informé qu’il avait une accréditation photo).
Grand bien m’en a pris !
Quelle claque monumentale!
Alors on parle de Steven Wilson, mais clairement il faut bien reconnaitre, il est globalement inconnu du grand public, du moins en France.
Il est d’ailleurs le premier à en plaisanter sur scène.
Donc rapidement (moment wikipedia):
Steven John Wilson, né le 3 novembre 1967 à Hemel Hempstead, Hertfordshire au Royaume-Uni, est un multi-instrumentiste, chanteur et compositeur britannique, généralement associé à la scène musicale progressive. Bien que principalement connu en tant que leader du groupe de rock progressif Porcupine Tree, Wilson a pris part à plusieurs autres projets, et produit actuellement de la musique uniquement en tant qu’artiste solo.
C’est donc un touche-à-tout, esthète du son, expérimentateur, ce qui lui permet de créer des morceaux de haute qualité et très riches musicalement (sans tomber dans la démonstration toujours avec un objectif de faire de belles mélodies).
Il navigue sur scène entre les différents instruments qu’il pratique : la guitare (enfin, les guitares), la basse, le clavier et bien sûr le chant (sans la moindre faute de justesse du concert!)
Et pour l’accompagner, il ne s’entoure pas de branques puisque les musiciens qui composent le groupe sont simplement hallucinants de maitrise et de feeling.
Que dire de la mise en place des morceaux dont les structures parfois complexes sont exécutées à la perfection, réussissant de belles prouesses dans les nuances et les harmonies vocales dans les choeurs.
Le concert commence par la mise en place d’un rideau maillé qui servira à projeter des images (au grand désarroi de Marius qui avait droit à 2 morceaux pour les photos), dont l’intro comme une critique de notre société qui mélange les images et les mots pour transformer la réalité comme bon l’arrange et en faire une vérité.
Entre les morceaux, le musicien aux pieds nus, prend fréquemment la parole, et dans ce cas, il est bavard le monsieur!
Alors dans son style tout en flegme et humour british, il échange beaucoup avec le public avec lequel il partage ses réflexions:
- Il nous a fait l’éloge des albums et des CD pour apprécier la musique. Pour lui la musique sur albums tend à disparaitre à son grand désarroi à cause de l’approche consumériste des singles et des playlists, ce qui ne rend pas hommage au travail artistique de création d’un album, avec sa dynamique propre. Il fait le lien justement avec le titre Permanating qui a eu un très gros succès en France (il a explosé ses ventes de plusieurs dizaines de fois) mais qui ne se concrétise pas par des spectateurs qui viennent l’apprécier en concert. Mais comme il le dit avec beaucoup d’autodérision: « albums are od-fashion and I am old fashion too. »
- Sur le morceau Permanating, titre clairement très pop (qu’il qualifie quant à lui de Disco), il ironise sur le fait qu’on lui a déconseillé de le jouer au Hellfest. Il ne l’a donc pas joué car étant trop lâche (« coward »), mais en le regrettant immédiatement après avoir quitté la scène car il aurait adoré voir tous les métalleux à barbes et tatouages danser sur son titre disco.
- Il a quelques mots pour le public Metal qu’il qualifie comme l’un des publics les plus « open minded » (ouvert d’esprit musicalement) qu’il ait rencontré.
- Il joue également sur son image en dénigrant faussement sa musique qu’il qualifie de dépressive et déprimante, même pour lui.
- Il nous a fait tout un laïus sur un artiste français, Vomir (on est plus dans la performance artistique que dans la musique selon moi) dont il est fan et auquel il a convertit toute l’équipe: « on s’est tous abonnés à sa page et on a dû doubler le nombre de personnes qui le suivent » et il échange quelques instants avec une personne du public qui connait (au passage, si vous connaissez Vomir, dites-lui que Wilson cherche à le rencontrer pour de vrai)
- Il se moque de lui-même quand il fait toute une mise en scène pour démarrer un morceau et qu’il a oublié d’enclencher sa pédale d’effets: « c’est quand même pas génial de créer une telle tension et de se planter dès la première note ».
Bref, voici quelques exemples de moments de partage et d’échanges complices qui contribuent à rendre ce concert assez unique.
A noter que le Cargö n’était pas plein mais que le public était quand même nombreux (200-300 personnes je dirais).
Comme il l’a évoqué plusieurs fois, nous assistions au 123ème concert de la tournée! Impressionnant ! Surtout qu’à le vivre et à voir leur énergie, leur complicité et la manière dont ils ont l’air de s’amuser sur scène, on pourrait croire que c’était la première date!
Pour les chiffres et les dates, il se tourne régulièrement vers Adam aux claviers qui semble être le maitre des statistiques du groupes.
Sur scène en revanche, malgré son flegme et son image décontractée d’éternel adolescent, c’est lui le patron!
Détail amusant: lorsque j’ai pris ma place sur le site de la billetterie, il était précisé en lettres capitales: PAS DE PREMIERE PARTIE – PAS D’ENTRACTE.
Hey bien on a eu les deux!
Car après 1h15 de show, Steven Wilson prend la parole pour nous dire « on fait une pause de 20 minutes, ne partez pas » (comme si on allait le faire… 😉 ) avant de revenir de plus belle, et terminer le show de 2h30 en beauté avec par le titre The raven that refuse to sing qui pose une ambiance particulière dans la salle.
Et donc, nous avons eu droit à une première partie avec Paul Draper, chanteur-guitariste (sur guitare électro acoustique) britannique accompagné par un guitariste électrique dont le jeu et le son crunchy apportent du relief en complément des accords et des belles mélodies du chant (très belle voix, très juste également).
Une petite demi-heure très plaisante pour mettre dans l’ambiance, mais il faut bien reconnaitre qu’après les 2h30 incroyables qui ont suivi, cette première partie nous parait bien loin et risque d’être rapidement oubliée.
Je confirme donc la conclusion de Marius: vivement qu’on puisse revoir un jour Steven Wilson en concert.
Comme je l’ai dit dans l’EntrePod de Noël, j’ai eu le coffret blu-ray/CD en cadeau, donc ça peut être un palliatif pour patienter ou si jamais il ne passait jamais à proximité de chez vous (la tournée française est désormais terminée).
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