Je continue sur ma lancée entamée en septembre concernant mes impressions suite aux « lectures audio » que j’ai pu expérimenter.
Initialement prévus pour être mensuels, j’ai fait l’impasse sur l’article du mois d’octobre, faute de temps, mais également parce que je suis actuellement plongé dans L’hiver du monde, le 2ème volume issu de Le siècle, saga de Ken Follet dont l’écoute s’entend sur 37h environ (mais je reviendrai prochainement dessus).
Ainsi, je ne vais pas vous parler de ma dernière lecture en date mais une nouvelle fois d’une série écoutée il y a quelques mois puisqu’il s’agit des 4 premiers volumes des Enquêtes du département V.
Ce sont des romans policier/thriller en provenance des pays nordiques, le Danemark pour être précis, à la manière de la série TV Cold Case, à savoir la réouverture d’affaires classées sans avoir été résolues.
Tome 1 – Miséricorde
Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s’acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l’avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d’encre. Mais, faute d’indices, la police avait classé l’affaire. Jusqu’à l’intervention des improbables Carl Mørck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d’origine syrienne.
Narrateur : Éric Herson-Macarel – Durée : 14h35
1er volume des enquêtes du département V de Jussi Adler-Olsen, Miséricorde nous plonge immédiatement dans le feu de l’action, et pose les bases et le décor avec lesquels on va se familiariser tout au long des aventures de Carl Mørck et Hafez el Assad.
Carl est un flic blessé, au sens propre comme au figuré, suite à l’attaque dont a fait l’objet son équipe qui a entrainé la mort d’un collègue et rendu l’autre paraplégique. Sa carrière en est fortement affectée et il se retrouve dans une voie de garage au sous-sol du commissariat.
Il se voit associé à Assad, un assistant de fortune, homme à tout faire au passé trouble mais qui s’avère finalement être son meilleur atout.
L’enquête dans le même temps est très prenante, bien menée et la narration suivant une temporalité asymétrique fonctionne très bien dans ce premier tome jusqu’au dénouement.
En effet, on a une alternance des points de vue efficace car on suit à la fois l’enquête à travers l’expérience de la victime, Merete, tout au long de sa captivité dans son présent à elle, et à travers les investigations de Carl, qui lui, manque d’informations et est plein d’incertitudes sur les événements passés, notamment sur le fait que Merete soit toujours en vie au moment où il reprend l’enquête.
L’immersion se produit rapidement et on s’attache aux personnages et à leurs déboires au moins autant qu’à l’enquête ; le tout s’inscrit dans un contexte politique et social Danois et donne de la profondeur au récit.
Très sympathique découverte pour moi.
Tome 2 – Profanation
Miséricorde, le premier roman de Jussi Adler-Olsen, s’est imposé comme la découverte scandinave de 2011. Profanation, le deuxième tome de la série, ne décevra pas les fans du tandem atypique formé par l’inspecteur Mørck et son assistant syrien, Assad. Sur le bureau de Mørck, le dossier d’un double meurtre impliquant une bande de fils de famille, innocentée par les aveux « spontanés » de l’assassin. Très vite, l’inspecteur s’aperçoit que l’enquête a été bâclée. Quel rôle ont vraiment joué, il y a vingt ans, trois des hommes les plus puissants du pays ? Opacité des milieux d’affaires, corruption, secrets nauséabonds de la grande bourgeoisie…
Narrateur : Julien Chatelet – Durée : 13h52
Emballé par le premier volume, j’ai rapidement embrayé sur le deuxième.
Et donc, on prend presque les mêmes et on recommence.
Presque, parce que le duo va rapidement se transformer en trio avec l’arrivée de Rose, une jeune femme au caractère particulier qui officie comme assistante/secrétaire mais qui va bientôt se rendre indispensable à nos deux hommes.
Encore une fois, une affaire classée se retrouve exhumée et l’équipe va devoir naviguer parmi les ratés de l’enquête, les zones d’ombres, et surtout les obstacles liés à la position sociale des criminels.
On a donc une mise en exergue des inégalités dans la société danoise et l’importance du pouvoir des élites se pensant au-dessus des lois.
J ‘ai eu une confirmation de ce que j’avais senti dans le premier : l’auteur aime poser des ambiances, des contextes, ses personnages sont fouillés, complexes et on vit avec eux leur quotidien, qui vient régulièrement interférer avec le boulot.
Là encore on alterne les points de vue entre l’équipe d’enquêteurs et, cette fois-ci, les coupables.
Cette enquête m’a un peu moins emballé que la première mais reste d’un bon niveau et ce volume est toujours aussi plaisant concernant les personnages, le contexte et les différentes interactions.
Surtout que l’enquête sur l’attaque dont a fait l’objet l’équipe de Carl suit son cours et sème le doute sur les différentes responsabilités.
Tome 3 – Délivrance
Haletante et vertigineuse, cette traque d’un tueur d’enfants se double d’un regard sans concession sur la société danoise. La troisième enquête du Département V ébranle à nouveau le paysage du thriller scandinave. On retrouve dans Délivrance, le surprenant trio d’enquêteurs du Département V de la police de Copenhague, en charge des affaires non résolues : l’imprévisible vice-commissaire Carl Mork et ses deux « assistants », Assad, mystérieux réfugié politique syrien au flair infaillible, et Rose, secrétaire tout aussi singulière. Sur le bureau de Mork, un étrange message découvert au nord de l’Écosse dans une bouteille oubliée sur le rebord d’une fenêtre. Un SOS écrit en lettres de sang par un jeune Danois enlevé avec son frère des années plus tôt. Canular ? Peut-être pas…
Narrateur : Julien Chatelet – Durée : 17h11
Bon, dans ce 3ème tome, on est dans le glauque… est-ce le fait d’être parent ? mais j’ai été plusieurs fois mal à l’aise dans cette histoire de tueur d’enfants.
Peut-être est-ce pour cette raison, mais j’ai eu un peu plus de mal à me mettre dedans.
Cela étant, l’enquête est très efficace et on se retrouve dans une course contre la montre haletante.
Le trio se retrouve à nouveau face à une affaire bâclée, et ils sont bien les seuls à penser que cette histoire de bouteille à la mer n’est pas un canular. Leur motivation et leur abnégation vont finir par payer mais là encore, le chemin sera semé d’embuches.
Sinon Jussi Adler-Olsen continue de broder des histoires et aventures autour des protagonistes, sur leur passé trouble (et leur présent pas toujours clair) tout en continuant à faire avancer l’enquête qui a décimé l’équipe de Carl.
Cette fois encore, je n’ai pas vu le temps passer.
Volume 4 – Dossier 64
La nouvelle enquête du trio formé par l’inspecteur Mørck et ses assistants Assad et Rose fait monter la tension d’un cran en nous plongeant dans le sombre passé politique du Danemark. Copenhague. Une brutale agression dans les quartiers chauds de Vesterbro incite Rose à rouvrir un cold case sur la disparition inexpliquée d’une prostituée. Cédant à ses pressions, le Département V exhume une affaire macabre datant des années 50, dont les ravages dévoilent le visage d’une société danoise loin d’être exemplaire… À l’occasion d’une enquête du fameux Département V, la plongée angoissante dans une des pages méconnues et les plus sombres de l’histoire du Danemark.
Narrateur : Julien Chatelet – Durée : 16h50
La recette fonctionne toujours, même si dans ce 4ème tome, j’ai trouvé que Jussi Adler-Olsen tombait parfois dans la facilité d’écriture, dans le scénario et dans le rythme. On commence à voir apparaitre ses tics d’écriture et la surprise est moins au rendez-vous : on sent plus venir les choses.
Du coup, une enquête intéressante, plutôt bien menée, mais pas aussi immersive que dans les 3 premiers tomes. Cette fois-ci, l’intrigue tourne autour du pouvoir et de l’eugénisme.
Reste que c’est toujours aussi sympathique de suivre les aventures du trio et d’en découvrir encore un peu plus sur eux, au fil des pages.
Pour conclure, je vous conseille fortement d’écouter le premier tome, et si vous êtes adepte de ce genre littéraire, je suis prêt à parier que vous enchaînerez les 4 tomes disponibles à ce jour en format audio.
A noter, comme vous l’avez peut-être remarqué, que le narrateur change entre le 1er et 2ème tome (pour ne plus changer ensuite), ; ce qui est un peu déstabilisant au début puisque la voix, le rythme, la diction évoluent significativement (un peu comme si on nous changeait les doubleurs d’un film ou d’une série pour laquelle on s’est habitué aux voix). Mais les deux narrateurs disposent de solides arguments qui font que finalement ça ne pose pas de gros problème.
Et cette fois encore bien sûr, si le principe des livres audio ne vous plait pas (ou que vous craignez de pas adhérer à la lecture de quelqu’un d’autre), pas de problème, c’est également disponible en livre papier.
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