Une p’tite journée à aller écouter de la musique, découvrir de nouveaux talents (ou de vieux briscards), qui plus est dans le cadre pour le moins sympathique du Parc St Cloud, ça ne se refuse pas.
Une partie de la fine équipe de l’EntrePod, à savoir Didouille, Starlette et votre auguste serviteur, Monsieur Lulu, est donc partie braver les offensives décibélesques de groupes bien décidés à en découdre avec le public, nos cinq autres lamantins de collègues étant restés ce jour-là à feignasser au boulot ou sur le canapé (avec des chips pour sûr).
Bonne écoute !
Pour obtenir le fichier mp3: télécharger ici (clic droit > enregistrer sous…)
Côté programmation, le menu était riche et éclectique, comme il est de coutume avec ce festival.
Comme il est pour le moins difficile/ impossible de tout voir, sinon de tout aimer, la carte postale, forcément subjective et réductrice se limitera aux quelques artistes qui suivent, mes révélations Rock En Seine du vendredi 28 août 2015.
Les hostilités ont bien démarré avec Ghost sur la Grande Scène. Ghost, c’est un peu la nouvelle sensation du moment. Manifestement influencés par des groupes comme Blue Oyster Cült, Deep Purple, ou Mercyful Fate, Papa Emeritus III et ses « nameless ghouls » pratiquent un hard rock 70’s théâtralisé, alliant les codes religieux (mitre, sceptre, apparats vestimentaires…) avec une imagerie satanique (croix renversées, maquillage, textes des chansons). Du coup, la voix très claire du chanteur et les mélodies parfois presque pop peuvent surprendre de prime abord. On s’attendrait plutôt à des growls venus des tréfonds de l’enfer sur fond de quintuple pédale hystérique. Que nenni, mes amis ! Rien que du classic rock ici, mais efficace et entêtant. Ecoutez « Majesty », « Cirice », ou encore « Ritual », et vous serez vite fixés.
Et puis quelle allure sur scène : l’attitude est très travaillée et cela se sent. Les costumes et les masques sont particulièrement réussis et apportent un vrai plus au spectacle. Le chanteur fait preuve de beaucoup d’humour entre les morceaux, s’adressant à ses « fidèles » avec une espèce d’accent traînant italien tout droit échappé d’une réunion de mafieux calabrais sur le retour. Très drôle.
Un seul regret (et pas qu’un petit): l’heure de programmation, véritable défi au bon sens. Ghost est un groupe qui, sur scène, prend toute sa démoniaque saveur de nuit, avec des éclairages savamment travaillés. Franchement, là, 15h30, en plein soleil, ben c’est juste sacrément dommage (d’aucuns ont pu parler de gâchis. On ne les contredira pas).
Quoiqu’il en soit, une vraie bonne surprise et un groupe à revoir (dans des conditions plus appropriées !).
Ghost – Cirice – Rock en Seine 2015
Après un premier passage l’année dernière sur la scène Ile de France, Jeanne Added a remis le couvert cette année, cette fois sur la Scène de l’Industrie, un bel album flambant neuf en bandoulière, « Be Sensational ».
La nervosité de la dame était palpable au début du concert et les quelques problèmes techniques rencontrés en cours de set (et notamment sur le dernier titre) ne lui ont pas toujours facilité la vie. Son naturel, sa spontanéité et son sourire ont toutefois largement emporté l’adhésion du public présent. Il faut dire que, de « War is coming » à « Lydia », ses chansons, tendues comme des cordes à linge par jour de grand vent et affutées jusqu’à l’os (clavier, batterie, riff de basse entêtant, et c’est parti, mamie Marcelle), sont transcendées par une voix magnifique. A mon humble avis, on n’a pas fini d’en entendre parler. C’est bon de dire ça. Car l’EntrePod, comme chacun sait, fait et défait les carrières!
Jeanne Added – A war is coming – Rock en Seine 2015
Wolf Alice ! Y sont sympas, nos p’tits jeunes du nord de Londres ! Très jolie voix et rock attitude avec toute la morgue qui va bien pour le même prix, avec le sourire en plus. Mais où tout cela nous mène-t-il me direz-vous ? Et bien, on nage là en plein rock indé/grunge/ mâtiné de folk, sorte de croisement égaré (dans le bon sens) entre Hole, Elastica et The Horrors. Ca cogne, ca joue fort, c’est énergique et c’est bon ! La blonde Ellie Rowsell avait manifestement son lot d’amoureux transis dans l’auditoire. Faut dire que la demoiselle ne manque pas d’atouts et qu’elle tient fort la caouète face à ses collègues côté présence scénique. Le concert s’achève sur leur classique et très efficace « Moaning Lisa Smile », on n’en demandait pas plus.
Wolf Alice – Giant Peach – Rock en Seine 2015
J’achèverai cette interminable chronique avec Wand, groupe en provenance directe de Los Angeles, qui nous a éparpillé les oreilles en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Car oui, j’ai lascivement baigné mon corps et ma tête dans une gigantesque tambouille psyché-cosmico-larsenique (mais sans dentelles… désolé, j’ai pas pu résister), enrobée de claviers intersidéraux, entrecoupée de passages acoustiques folk, de plages atmosphériques tripantes, le tout généreusement lardé de vrais gros morceaux de viande de bûcheron plein de jus dedans : autant vous le dire tout de go, ça envoyait du bois, mes amis, et pas que du mélaminé de cagette à fruits.
Si j’ai aimé ? Pire que ça, j’ai littéralement été hypnotisé, envoûté, par leur prestation. Vraiment. Un concert fascinant, une communion tantrique, une découverte comme seuls les festivals peuvent en offrir.
Un signe qui ne trompe pas : Didouille et Starlette ont détalé au bout de quelques titres, les oreilles en sang et l’encéphalogramme en ligne droite (déjà qu’on atteignait pas l’Everest…). A cette heure, la police poursuit toujours les recherches dans les bois alentours pour tenter de les retrouver ou, tout du moins, ce qu’il en reste.
Wand – Live – Rock En Seine 2015
C’est déjà pas mal, non ?
Biz, les aminches.
Monsieur Lulu – 01/09/2015
Vous pouvez retrouver l’EntrePod sur Twitter , Facebook, Google+, Souncloud, iTunes et Tipeee.
Bonne ambiance à vous entendre.
Bon Ludo, j’essaie d’écouter Wand, mais je pense que j’aurai fait comme les filles 😉 , peut-être qu’en live ça donne autre chose mais les albums me laissent au mieux de marbre.
En tout cas, c’est rigolo d’écouter un EntrePod dans lequel je ne suis pas, vous devriez le faire plus souvent 😀
Tatatata, petit boudin ! Réécoute-moi ça fissa ! Wand se mérite, comme une hostie de communion…
Quoique, question hostie, on se rapprocherait plutôt de Ghost ! 😉