Hellfest 2017 : Carnets de voyage en enfer – Part II

JOUR 2 – SAMEDI 17 JUIN 2017 / 9h40

Réveillé sans alarme et étonnamment alerte, j’échange quelques photos et vidéos avec Didouille et les collègues de l’Entrepod. Une douche et c’est parti. Il est 11h00, faut se bouger la cellulite. Je ne veux pas louper le concert d’Ultra Vomit, prévu à 12h50 sur la Main Stage.

Je me sens curieusement beaucoup plus en forme qu’hier. Et puis, j’ai trouvé mes repères : je reviens en terrain désormais connu.

Les Ultra Vomit exécutent leurs morceaux parodiques avec l’énergie et la bonne humeur qui les caractérisent : « Calojira », « Boulangerie Pâtisserie », « Welcome to the Jingle », « Je collectionne des canards (vivants) », « Kammthaar », « Quand j’étais petit »,… Ca fonctionne super bien, c’est rigolo et les gaillards se dépensent sans compter et surtout sans se prendre la tête.

Passage dans la foulée au stand de merch. Astuce de survie indispensable en milieu festivalier hautement hostile : acheter au plus tôt ses précieux, compte tenu des ruptures de stock dès le deuxième jour. La queue est déjà très fournie en ce tout début d’après-midi. Tant pis, je m’y colle, sinon ça sera mort après.

Ensuite, je file direct au concert d’Igorrr, juste à temps pour assister au début du set. Igorrr… Le truc absolument inclassable : electro/hardcore/death brutal, nappé de clavecins baroques, une chanteuse lyrique, un chanteur-orque, un batteur et le leader du groupe aux machines… Un spectacle incroyablement fascinant pour les uns, un patchwork totalement bordélique pour les autres. Si je me situe quelque part entre les 2 points de vue, je reste complètement scotché par la prestation. Le retour du public est enthousiaste. Typiquement le genre de groupe à découvrir en festival.

L’accréditation dont je dispose me permets d’assister à la conférence de presse donnée par Steel Panther, groupe de glam/sleazy rock en provenance de Los Angeles, digne héritier des Mötley Crue, Poison et autres Cinderella de la grande époque des 80’s.

Le numéro de cirque… Permanentés, maquillés, manucurés, chanteur lifté, les gars sont à fond dans leur rôle. En réalité, tout le monde se fout un peu des questions et des réponses. Le groupe est manifestement là pour faire le show, à base d’un tiers de cul, un tiers de vagin et un autre bon tiers de sexe débridé, autrement dit leur fonds de commerce. Tout cela dans une atmosphère hautement sympathique et franchement conviviale. Un grand moment.

Les heures filent au gré des concerts qui s’enchaînent sans coup férir jusqu’à 2h00 : Blood Ceremony, Mars Red Sky, Chelsea Wolfe, Alcest. Je vais également me poser quelques instants sur les autres scènes pour écouter ce qui s’y passe : Steel Panther, Primus, Aerosmith, Deafheaven, Kreator… Le Hellfest a atteint son régime de croisière et la musique bat son plein sur le site.

Wardruna, et son trip ambient hypnotique et envoûtant, sera ma grande découverte de la journée. Le public attendait avec ferveur la formation norvégienne et lui réserve un triomphe, amplement mérité, à la fin d’une prestation de très haute tenue.

1h45. Dernier passage à la Warzone, pour Suicidal Tendencies. L’endroit est plein à craquer. Je reste écouter un morceau de la bande à Mike Muir et j’abdique direct, vaincu par le manque de sommeil et la fatigue physique. Je rends les armes, je hisse le tympan blanc… Et je rentre à l’hôtel. Demain, ça continue !

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