Une maison d’édition qui vous veut du bien

La beauté, l’esthétisme, le goût du travail bien fait, le souci du détail… On ne parle pas de la nouvelle Peugeot, mais bien de « Monsieur Toussaint Louverture », une maison d’édition bordelaise qui se démarque par sa philosophie.

Le bout des doigts qui se promènent sur la couverture en relief. Une caresse du regard sur ce livre vert et blanc, qui tranche avec ses voisins d’étagère. Dans la librairie « Les Oiseaux livres » de Saint-Yrieix-la-Perche, ce « Watership down » de Richard Adams avait tout pour plaire. « Ah ! Je connais cette maison d’édition, je suis abonnée à leur newsletter, elle est rigolote », me dit alors Sophie, une amie qui nous recevait chez ses parents, du côté de la petite ville de la Haute-Vienne.

Intrigué et sous le charme, je pris l’objet en main, ne le lâchant qu’à la caisse du magasin. J’apprendrai plus tard que le roman, paru en 1972, est un best-seller, vendu à plus de 50 millions d’exemplaires déjà. Une histoire de lapins et de territoire, une histoire intemporelle qui tient en haleine le lecteur. C’est bien simple, on a juste envie de se mettre en boule au fond d’un terrier pour finir sa lecture en grignotant une carotte.

Quand on creuse un peu, on trouve vite d’autres beaux romans classés dans une collection intitulée « Grands animaux ». « Les « Grands animaux » est une collection qui rassure Monsieur Toussaint Louverture, dans laquelle sont publiés des livres cultes, des grands romans et des chefs-d’œuvre de façon suffisamment belle pour que vous ayez envie de les voler mais suffisamment accessible pour que vous n’ayez pas à le faire. » Voilà comment l’éditeur la présente.

Et puis il y a les autres « productions » comme ils disent. Des romans graphiques qui sortent du lot notamment. Des objets visuels, encore, et des histoires à couper le souffle. « Moi ce que j’aime, c’est les monstres », Fauve d’Or – Prix du Meilleur Album du Festival d’Angoulême 2019 – Grand Prix de la critique 2019 arrive en tête de gondole.

Mais le talent, le flair, et peut-être même le devoir d’une maison d’édition, c’est de ne pas s’endormir sur ses lauriers. Alors cette année, elle remet ça, jette un nouveau pavé dans la mare aux lecteurs avec « Mind MGMT », qu’elle décrit comme suit : « Une série d’espionnage paranormale ambitieuse, haletante du début à la fin, à mi-chemin entre « Inception » et « Jason Bourne ». Un style graphique façonné d’aquarelles qui renouvelle les codes visuels du comics. Un jeu permanent avec le lecteur, où chaque détail rend l’univers du Mind MGMT plus palpable et solide. » On ne l’aurait jamais aussi bien vendu. Le tome 2 sort en ce début du mois de septembre 2020, le troisième – et dernier – devrait suivre avant la fin de l’année. De la belle ouvrage.

Sur le site de Monsieur Toussaint Louverture, on trouve aussi une mise en avant de chaque livre : fiche de lecture, couverture, résumé, critiques, renseignements techniques… Quel régal d’apprendre que « la jaquette est du « Rives Tradition » ivoire clair de 170 grammes caressé d’or verdoyant et le papier intérieur est de l’offset Holmen Book de 52 grammes. Afin de le protéger, le roman que vous recevrez sera emboité dans un fourreau solide et élégant, fabriqué sur mesure. Cet étui est conçu à partir de carton 2 millimètres, doublé sur les petits côtés. Le papier qui le recouvre est du Favini Burano noir teinté dans la masse de 140 g. L’étui est marqué à chaud d’une dorure Kurz 366 sur une face. Le fourreau est une série limitée de 300 exemplaires. »

Et la traduction ? Oui la traduction ! Elle est soignée, elle prend du temps pour être la meilleure. Ça peut durer deux ans, si l’on en croit le fondateur de la maison d’édition.

Alors oui, après la découverte de l’objet, celle de la newsletter. On ne va pas se mentir, on en reçoit plusieurs chaque semaine. On en jette beaucoup, sans même les ouvrir. Et puis il y a les deux ou trois, qu’on attend avec impatience. Celle de Monsieur Toussaint Louverture est à ranger dans cette catégorie. Parce qu’il y a toujours à raconter une histoire sur l’histoire. Transmettre au lecteur la passion qui anime l’édition, lui donner envie de dévorer une série limitée, de s’intéresser à une couverture faite à la peinture. Chez Monsieur Toussaint Louverture, c’est tout un art.

Pour aller plus loin, ce passage de Dominique Bordes dans l’émission La Grande Librairie sur France 5. C’est le fondateur de Monsieur Toussaint Louverture. Et à l’écouter, on comprend mieux que l’amour des livres a encore sa place dans notre société.

Monsieur Toussaint Louverture était mon coup de coeur dans l’épisode 57.

Moi ce que j’aime, c’est les monstres était le coup de coeur d’Arnaud dans l’épisode 49.

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